Un maire « incorrigible » 2e partie

Comme promis il y a 10 jours je reviens dans cette 2e partie sur le conseil municipal du 22 Février. Au programme : la modification du tableau des effectifs du personnel communal de la filière technique, l’acquisition de gré à gré des jardins de la ménagerie sur lequel pèse déjà un recours au tribunal admnistratif, mais également la proposition de prendre un périmètre de préemption sur une parcelle identifiée par le Maire pour la création d’une maison « Ages et Vies ».

Tout d’abord revenons sur le dossier de rénovation de la toiture du Pôle Jeunesse. Une fois encore il est indispensable de se poser les bonnes questions. En Janvier 2019, le Maire faisait voter à sa majorité l’installation d’un système de climatisation. A cette époque aucune trace d’un questionnement sur la réfection d’une toiture qui partirait « en sucette » ou d’un problème d’isolation comme l’a évoqué Pierre Vincent lors du conseil du 22 Février( voir vidéo ci-dessous ). La majorité votait donc, le 29 Janvier 2019 à l’unanimité, une dépense conséquente de 156 000e pour l’installation de la climatisation. Deux ans plus tard, c’est donc le sujet du changement de la toiture qui est à l’ordre du jour. Mais les choses n’ont elles pas été réalisées en dépit du bon sens ? Avant de climatiser à grand frais un local, ne faut-il pas chercher à améliorer son isolation que ce soit celle des murs ou de la toiture ? A Lorette, la majorité fait l’inverse : elle climatise puis ensuite se pose la question de l’isolation. Stupéfiant ! Au final ce sont près de 250 000e qui seront dépensés alors qu’une isolation efficace de la toiture aurait peut être permis de régler le problème de la chaleur trop élevée au sein du Pôle Jeunesse tout cela en respectant mieux la planète !

Mais la délibération suivante allait être encore bien plus surprenante. En effet on apprenait qu’il fallait dans les plus brefs délais remplacer le système de sécurité incendie du groupe scolaire comprenant les écoles publiques primaires et maternelles datant des années 1980 et plus aux normes ! Mais encore plus ahurissant qu’en « attendant la ville s’était équipée en urgence de cornes de brumes ». Cela serait risible si nous ne parlions pas de la sécurité des enfants et de leurs professeurs des écoles mais aussi de l’ensemble des intervenants dans nos écoles. Ainsi devant une telle délibération il était pour moi indispensable de solliciter la majorité pour en savoir plus. « Comment et à quel moment vous êtes-vous rendus compte que le système n’était plus aux normes, il n’y a pas de suivi, pas d’anticipation… ? » A toutes ces questions légitimes, le maire, sans doute à court d’arguments, coupait court alors qu’il s’agit pourtant d’un sujet de sécurité ô combien important : « Monsieur Lequeux, tout vous a été expliqué au précédent conseil municipal ». Pourtant en regardant le PV du précédent conseil disponible sur le site de la mairie « aucune trace » d’une délibération sur le sujet. A quoi joue le Maire ? On ne « joue » pourtant pas avec la sécurité des enfants ! Pourquoi utiliser un argument aussi « bidon » et qui ne résiste pas au fact checking ( vérification des faits )? Pourquoi utiliser un tel artifice sur un sujet aussi important que celui de la sécurité des enfants ? Espérons qu’aucun incident grave ne survienne dans les prochaines semaines car Monsieur le Maire devra s’expliquer pour justifier de telles négligences dans le suivi du système incendie. Les cornes de brume à elles seules apparaissant comme des outils bien insuffisants pour alerter correctement en cas de graves problèmes ou d’incendie important.

Sur la délibération N°13, portant sur la modification du tableau des effectifs, vous retrouverez dans la vidéo ci-dessous mon intervention. A ma question de savoir pourquoi « alors que les postes d’ingénieur principal, de technicien supérieur chef, et d’agent de maîtrise principal ne sont pas pourvus, ils apparaissent encore dans le tableau et donc pourquoi les conserver et ne pas revoir en profondeur le tableau afin d’être au plus près de la réalité, le 2e adjoint Pierre Vincent acquiesce en indiquant « qu’il doit être dépoussiéré » mais complète en précisant « qu’il ne s’agit pas d’une priorité pour le moment ». Sans commentaires…

Mais ce sont bien les délibérations 18 et 19 qui allaient suscitées le plus de questionnements de la part des élus d’opposition et à juste titre puisqu’elles portaient sur les acquisitions de gré à gré des jardins de la ménagerie mais également de la préemption d’un terrain pour l’édification d’un projet de maison de type « Ages et Vies ».

Sur la délibération 19 et comme l’a révélé « Lorette Citoyenne » sur son blog (ICI) il n’y a aucune déclaration d’utilité publique ( DUP ) contrairement à ce qu’à toujours semblé indiquer Monsieur le Maire dans l’ensemble des délibérations sur le sujet.

C’est afin que le droit soit respecté, et notamment celui des propriétaires des jardins, qu’avec Lorette Citoyenne nous avons saisi le tribunal administratif afin qu’il puisse se prononcer. En effet et contrairement à ce que le maire voudrait faire croire il s’agit d’une démarche transpartisane qui est réalisée pour défendre les intérêts des Lorettois et plus globalement de la démocratie locale et non le mariage de « deux courants politiques opposés ».

Quelques jours après le dépôt de ce recours – toujours en cours au Tribunal Administratif – Monsieur le Maire proposait donc une nouvelle « délibération » sensiblement revue et corrigée par ses soins. Pour se mettre en conformité avec la loi avant d’être condamné à le faire par le tribunal administratif ? Sans doute…

Le tour de « passe-passe » a donc été le suivant :

Tout d’abord comme vous pourrez le voir en confrontant les deux délibérations celle du mois de Novembre faisant l’objet du recours et celle du 22 Février vous remarquerez que :

-dans la 1ère on fait état « de parcelles de jardins familiaux INCLUS dans le périmètre de la déclaration publique dite « secteur de la ménagerie ».

-dans la nouvelle délibération on parle « de périmètre du PROJET de déclaration d’utilité publique ».

Une phrase qui change tout car elle augmente ou réduit les marges de manoeuvre notamment en terme de « négociation du prix de vente » pour les propriétaires.

Mais le Maire, a trouvé une autre subtilité, pour retirer les délibérations précédentes. En effet il indique qu’il a été « oublié » et qu’il en prend « la responsabilité » d’inclure dans les prix de vente le montant correspondant au trentième des droits indivis sur le chemin d’accès et le bief. Pour un élu qui se targue de plus de 30 années de mandat géré « en bon père de famille » cela fait tâche. D’autant que lors du même conseil municipal au moment des questions orales le Maire indiquera à nouveau « avoir fait une erreur concernant l’installation de Madame GASSA au CCAS » comme l’a d’ailleurs confirmé le courrier de Madame La Préfète. Et ne ce n’est sans doute que la face immergée d’un ICEBERG d’erreurs que nous découvrirons au fil des semaines, des mois, voir des années d’une gestion de plus de 30 ans et qui pose de plus en plus questions.

Espérons en tout cas sur cette question des jardins de la ménagerie que le Tribunal Administratif ne sera pas dupe et qu’il rendra une décision à la hauteur des attentes des Lorettois qui souhaitent simplement faire valoir leur droit « de ne pas vendre ».

A l’occasion des questions portant sur cette délibération, et preuve qu’il s’agit là d’un dossier « brûlant » pour le Maire, ce dernier a une nouvelle fois dépasser les limites de l’acceptable. Même si cette nouvelle sortie ne me concerne pas directement il est impossible pour moi de ne pas réagir à ce nouveau dérapage. Alors que Madame Gassa, chef de file de Lorette Citoyenne, l’interrogeait sur ce sujet, le Maire de la commune s’est exprimé violemment à son encontre ( 7’48 sur la vidéo ci-dessous ) : « On vivait tranquilles avant vous, figurez-vous » avant de confirmer « que sa présence était de trop sur Lorette ».

Une nouvelle fois, et en dehors de toute logique partisane, mais défenseur des valeurs de la république je ne peux qu’apporter mon plein et entier soutien à Madame GASSA.

Ces propos, tenus par un Maire, qui plus est dans son 7e mandat, sont tout simplement inacceptables.

Le premier magistrat d’une commune est le représentant de l’ensemble des Lorettois. Dans ce cadre il doit chercher à unifier pour le bien vivre ensemble et non à diviser et à stigmatiser comme le fait pourtant M.Tardy depuis le début de son dernier mandat.

L’échange autour de la délibération N°19 portant sur la proposition du maire de préempter une parcelle de terrain pour la construction d’une maison « Ages et Vies » était tout simplement ubuesque.

Tout d’abord parce que la délibération dont je publie la copie en intégralité est incompréhensible pour le commun des mortels, notamment parce que Monsieur le Maire, s’y perd en utilisant des figures de style bien connues des littéraires : ellipse, analepse, prolepse comme je lui ai d’ailleurs indiqué dans mon intervention, retranscrite également en intégralité ci-dessous.

Projet de délibération N°19 du conseil municipal du 22 Février 2021

Alors le(s) propriétaire(s) de ce terrain sont-ils vraiment vendeurs ?

Pour le maire une seule réponse que vous pourrez entendre en visionnant la vidéo ci-dessous : « c’est comme le port salut c’est tout écrit… »

Que dire de ce type de réponse, à part qu’elle me laisse sans voix…

Pour conclure cette série « un maire incorrigible » je publierai très prochainement une 3e partie où j’évoquerai les réponses particulièrement surprenantes du maire aux questions orales de l’opposition en fin de séance du conseil le 22 février et qui ont une nouvelle obligé l’opposition à quitter le conseil avant la fin.

2 commentaires sur « Un maire « incorrigible » 2e partie »

  1. C’est incroyable ! entre la climatisation du pôle jeunesse, le système de sécurité incendie de l’école (des cornes de brume ! il y aurait de quoi rire s’il ne s’agissait pas de la sécurité des enfants), l’acquisition des jardins de la ménagerie, l’édification du projet de maison type « Ages et vie » etc…c’est renversant !
    Le maire de Lorette a manqué de respect à Madame GASSA, elle a tout mon soutien, ainsi que Julien LEQUEUX qui fait preuve de courage.

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